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Lors du conseil communal, j’ai déposé une motion au nom de Mons en Mieux afin de soutenir nos agriculteurs, agricultrices et producteurs locaux. La mesure la plus concrète vise à les exonérer de la taxe communale sur la force motrice. Cette motion a été adoptée à l’unanimité des membres du conseil.

Considérant

L’Europe est secouée par « l’hiver agricole », expression utilisée par la Fédération des Jeunes Agriculteurs (FJA). En Wallonie, la Fédération wallonne de l’agriculture (FWA) et la Fédération Unie de Groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs (FUGEA) se joignent à ce mouvement.

La Ville de Mons compte 87 exploitations sur son territoire représentant plus de 5.600 hectares de terres agricoles, soit 38% du territoire montois.

Cette manifestation pacifique témoigne du ras-le-bol de celles et ceux qui s’échinent à la tâche pour nous nourrir. Les agricultrices, agriculteurs et producteurs locaux sont extrêmement résilients. Ils encaissent mois après mois les difficultés mais cette fois, c’en est trop.

Ils doivent faire face – mais ce ne sont certainement pas les seuls – à une surcharge administrative émanant de normes qui s’accumulent en provenance de l’Union européenne, de la région wallonne et du fédéral. Ils déplorent notamment que le travail administratif représente entre un et deux jours par semaine à temps plein sur une exploitation. Ils dénoncent également l’émergence d’une agriculture dite « de dates » les obligeant à travailler dans des mauvaises conditions afin de respecter les dates imposées.

À cela s’ajoute la difficulté d’atteindre pour beaucoup d’entre eux un revenu décent, reflétant la qualité et la quantité de travail qu’ils fournissent au jour le jour. Cela résulte de différents éléments comme le manque de clauses-miroirs dans les accords de libre-échange, les difficultés de négociation avec la grande distribution ou encore les normes environnementales qui réduisent la rentabilité des exploitations (jachère, la réduction des produits phytosanitaires) ou qui sont différenciées par rapport aux régions voisines (la levée des dérogations accordées dans le dossier de la clôture des cours d’eau).

Ils doivent également faire face à de nombreux défis : celui du changement climatique, l’augmentation des coûts de production, la nécessaire modernisation des fermes, l’accès à des soutiens financiers (malgré l’apport conséquent de la Politique Agricole Commune, PAC) mais aussi – et ce n’est pas négligeable – le défi de la santé mentale.

Ils représentent pourtant un secteur crucial pour la souveraineté alimentaire de l’Europe. Ils sont aussi un symbole de nos traditions et de nos paysages. Nous devons donc plaider collectivement pour l’harmonisation des normes imposées pour les productions importées. Les échanges internationaux ne devraient avoir lieu qu’à condition de reposer sur des règles environnementalement, socialement et économiquement équitables et compréhensibles.

En conséquence,
Le Conseil communal décide par … voix favorables, … contre et … abstentions:

Article 1 : Après avoir rencontré les acteurs du territoire, le Collège communal est invité à présenter au Conseil communal une stratégie de soutien aux agricultrices, agriculteurs et producteurs locaux.

Article 2 : Le Collège communal est chargé d’étudier l’exclusion du travail agricole de la taxe sur la force motrice.

Article 3 : Le Collège communal est invité à soutenir la création d’une coopérative agricole à Mons et mener une réflexion autour d’un hall fermier afin de soutenir et favoriser la création d’une halle aux produits régionaux ouverte aux producteurs tentés par la vente directe (après avoir identifié les problèmes ayant entraîné la fermeture de celle qui occupait l’ancien manège de Sury), favoriser le retour des producteurs sur les marchés de la ville en leur accordant une réduction de la taxe sur leur étal.

Article 4 : Le Collège communal doit poursuivre ses efforts de mises en avant de nos producteurs et marchés locaux via la promotion de ces derniers dans le Mons Mag, les réseaux sociaux et la brochure spécifiquement dédiée mise à jour.

Article 5 : Les échevinats de l’Enseignement et de l’Agriculture doivent travailler de concert pour sensibiliser les enfants montois au monde agricole.

Article 6 : L’échevinat de l’Environnement est invité à poursuivre les aménagements dans le cadre de la lutte contre les inondations et les changements climatiques en assistant et en menant des actions en collaboration avec les travailleurs de la terre.

Article 7 : Les collectivités locales publiques doivent être encouragées à inclure et renforcer les circuits courts pour leurs besoins.

La presse en parle !

La Province