Considérant
Très chers collègues, le mois de novembre est celui du souvenir et de la mélancolie. Le mois débute par la Toussaint et, pour certains, la visite de proches dans les cimetières. Le 11 novembre marque les cérémonies de l’Armistice mettant à l’honneur toutes celles et ceux qui sont tombés pour que le ciel de Belgique soit plus pur et que nous puissions vivre libres. De nombreux hommages sur notre territoire ont lieu auprès des monuments funéraires des anciens combattants.
À Mons, nous comptons 20 cimetières répartis dans chacune des anciennes communes soit 220.000 sépultures recensées en 2010. Bien que de nombreuses belles intentions soient rédigées dans la note de politique générale (pp. 36-37), la politique du Collège en matière de gestion des cimetières depuis le début de la mandature ne semble pas suivre un cap précis – ce que nous regrettons.
Mons en Mieux propose d’établir un Plan de gestion des cimetières et des monuments funéraires budgété transversal de 5 ans entre les échevinats de l’Urbanisme, de l’Environnement et de la Gestion des cimetières. L’un des buts de ce plan est de rendre les lieux le plus esthétiques et pratiques possibles pour les agents communaux, les pompes funèbres mais surtout les citoyen(ne)s.
Ce plan poursuivrait quatre objectifs principaux qu’il faudrait détailler en actions et délais à respecter :
- Protection du (petit) patrimoine
- Rénovation et conservation du patrimoine
Depuis quelques années, il existe une liste de 532 sépultures remarquables sélectionnées par la Vile de Mons suite à l’appel de la Région wallonne. Le cimetière de Mons créé en 1784 comme un véritable parc en compte approximativement 55. Ces sépultures sont tombées dans le domaine public. Un premier exemple récent de cette nécessaire préservation est celui de la sépulture de Boulangé de la Hainière.
Dans la réalité, d’autres sépultures que celles reconnues méritent protection et restauration. Deux sépultures retiennent particulièrement l’attention ; il est urgent de les préserver :
1° Hardenpont-Durieux (pelouse 25) est en piteux état et recouvert de lierres. Cette sépulture est probablement la plus ancienne du cimetière (1788)
2° Antoine Clesse (pelouse 26), célèbre poète et chansonnier montois dont la sépulture est retenue de l’effondrement par un échaffaudage
L’exemple de la commune de Comines-Warneton est parlant. Là-bas, certains éléments du petit patrimoine des zones désaffectées sont conservés pour embellir le cimetière. Une réflexion peut également être menée afin réutiliser des anciennes sépultures abandonnées qui conservent un intérêt patrimonial plutôt que les détruire. Aussi, une attention particulière doit être portée sur les monuments des deux Guerres mondiales.
- Commission du patrimoine funéraire
Une commission du patrimoine funéraire a été mise en place avant que la situation sanitaire que nous connaissons survienne ; elle n’a à ce jour pas encore pu se réunir. Nos cimetières se dégradent malgré tout. Il serait opportun d’essayer de convoquer cette assemblée le plus rapidement possible (via des visioconférences) afin d’avancer sur la protection du patrimoine et discuter de ce Plan cimetières en concertation avec les acteurs de terrain.
- Entretien et végétalisation
Nous le savons les cimetières sont désormais gérés sans produits nocifs pour l’environnement ou pesticides. Bien que le site de Mons soit boisé et comptes de nombreux arbres remarquables, ce n’est pas le cas de tous les cimetières de l’entité. Mons en Mieux soutient les cimetières verts mais ils doivent être entretenus tout au long de l’année. La végétalisation doit être poursuivie (Action 12.2.7 du PST).
Il faut avoir une approche paysagère pour les futures extensions des cimetières ou lors des désaffectations. La plupart des allées des cimetières sont couvertes de gravier ce qui représente un grand problème pour l’entretien sans herbicides. Il faut ensemencer les allées. Nos cimetières devraient être conçus comme des parcs avec des bancs, hôtels à insectes et nichoirs, prairies fleuries (comme à Jemappes, Mesvin ou Obourg). On peut également planter plus d’arbres, des glycines, des plantes mellifères, etc.
- Développement des infrastructures
- Parcelles des étoiles
En 2018, il avait été évoqué de placer une parcelle des étoiles dans le cimetière de Mons. Il semble que ce projet n’a, à l’heure actuelle, pas encore vu le jour. Pourtant, depuis 2009, la Région impose aux communes de prévoir une parcelle aux étoiles dans l’un de leurs cimetières. Celle-ci est destinée à accueillir les dépouilles de fœtus perdus en fin de grossesse, entre le 106e et le 180e jour et les enfants de moins de 12 ans.
Récemment dans la région, la Commune de Quévy a rejoint Soignies et Colfontaine dans cette démarche.
- Parcelles de dispersion des cendres
Jusqu’ici les parcelles de dispersion des cendres étaient des pelouses, des zones qui, avec la démarche zéro-phyto et la végétalisation des allées, deviennent de plus en plus difficilement identifiables. Ces carrés nécessitent un travail d’entretien particulier et sont donc remplacés par des parcelles minéralisées plus identifiables (paillettes de schiste sur un caillebotis).
Le cimetière de Jemappes est le premier a avoir bénéficié de cette nouvelle installation tout en conservant la pelouse d’origine. Il serait bon d’établir un calendrier précis concernant ces aménagements pour les autres cimetières de l’entité.
- Carrés musulmans
À l’heure actuelle, seul le cimetière d’Obourg comporte un carré musulman. Il serait peut-être bon de développer ce type d’espace sur l’entièreté du territoire montois si la demande se fait ressentir.
- Numérisation des données des sépultures
Tout récemment, la ville de Namur a fait le relevé cartographique des sépultures de la commune. Il aura fallu plus de dix années pour rassembler toutes les informations pour chaque tombe.
La cartographie relie les informations des tombes avec le relevé de terrain combinées à une vue aérienne de chacun des 30 cimetières de la ville avec une très haute résolution. Pour chaque tombe ou cellule de columbarium, la cartographie mentionne le numéro de la parcelle, de la rangée et de la sépulture, l’identité du ou des défunts ou encore la reconnaissance ou non au titre de sépulture d’importance historique locale.
Les renseignements sont tellement détaillés que les Namurois peuvent aussi connaître la date de dispersion des cendres sur les parcelles de dispersion. On peut consulter le site sur PC ou sur smartphone. Ces données sont gratuites et accessibles en open data pour les personnes qui souhaitent éventuellement développer des applications. Les informations sont mises à jour quotidiennement.
En conséquence,
Le Conseil communal décide par … voix favorables, … contre et … abstentions:
Article 1 : Le Collège communal est invité à lancer une réflexion afin de mettre en place un Plan de gestion des cimetières pour la Ville de Mons répondant aux 4 objectifs (Patrimoine, Entretien et végétalisation, Développement et Numérisation des données).
La presse en parle !